Mercure: la planète au coeur de fer

Trop proche du Soleil, trop semblable à la Lune, Mercure si difficile à observer depuis la Terre, a été longtemps délaissée.

Il a fallut attendre 1965 pour connaître ses principaux mouvements, qui sont complexes. Une journée mercurienne est égale à 59 jours terrestres. Et une année mercurienne correspond à 88 jours terrestres. Ces deux périodes de révolution étant synchronisées, le Soleil se lève sur Mercure tous les... 176 jours (terrestres). Ce qui fait de très belles journées, avec une température moyenne de 425° Celcius à midi et de longues nuits glaciales avec des - 180° C au fond des crevasses. Un tel écart thermique (600° C) est unique dans le système solaire.

L'exploration de Mercure : une seule grande mission a été consacrée à Mercure et on ne connaît pas la moitié de sa surface.la sonde américaine Mariner 10 a survolé Mercure à trois reprises, le 29 mars 1974 (à 705 km de distance), le 21 septembre 1974 (à 48 069 km) et le 16 mars 1975 (à 327 km). Une seule face a été photographiée avec une résolution moyenne de l'ordre de 1,5 km, pouvant parfois atteindre 50 mètres. Les photographies ont révélé de grands bassins, criblés d'innombrables cratères d'impact, des massifs montagneux, des failles rectilignes et, spécialité locale, de hautes falaises s'étirant sur plusieurs centaines de kilomètres.

Principales caractéristiques de Mercure

Atmosphère : la petite taille de Mercure et sa proximité avec le Soleil ne lui ont pas permis, lors de sa formation, de garder les gaz qui l'entouraient. Son atmosphère est donc inexistante, comme celle de la Lune. Elle se réduit à des traces d'hydrogène et d'hélium (amenés par le vent solaire) et de gaz inertes comme l'argon et le néon (qui proviennent probablement du dégazement du sol).

Relief : Mercure ressemble beaucoup à la Lune, avec de nombreux cratères d'impact, de grands bassins, des montagnes et de larges failles rectilignes.

Particularité topographique : des falaises s'étendent parfois entre les cratères. Elles peuvent atteindre plusieurs centaines de km de longueur et 3000 m de hauteur. Elles proviennent vraissemblablement de violentes secousses telluriques.

Curiosité locale : Planitia Caloris (bassin de la Chaleur). Cet immense bassin d'impact, mesure 1350 km de diamètre. Il est entouré d'un triple anneau montagneux atteignant 2000 m d'altitude. Lorsque Mercure passe au plus près du Soleil, il fait lui fait face et sa température devient alors très élevée. Lors de l'impact de la météorite géante ou de l'astéroïde qui a creusé Planitia Caloris, les ondes sismiques ont traversé la planète et ravagé la région située aux antipodes (région du cratère de Pétrarque).

Activité interne : Mercure a cessé d'avoir une activité interne, très tôt dans son histoire, il y a plusieurs milliards d'années. Géologiquement, c'est une planète morte.

Structure interne : la planète Mercure est contituée d'un énorme noyau métallique qui occuperait 42% de son volume et 80% de sa masse.

Champ magnétique : l'une des découvertes de Mariner 10 est la présence d'un champ magnétique propre à Mercure et l'existence autour de la planète d'une magnétosphère. Ce champ magnétique conforte l'hypothèse d'une volumineux noyau métallique.

Satellite : Mercure ne possède aucun satellite.

Missions en projet : Mercure retrouve actuellement les faveurs des scientifiques car de la glace serait peut-être présente au fond de certains cratères. Plusieurs agences spatiales ont l'intention de lancer des missions en sa direction.

Messenger (Mercury Surface, Space Environment, Geochemistry and Ranging), une sonde américaine, devrait être lancée en mars 2004. Elle se mettra en orbite en avril 2009 pour cartographier la face inconnue de Mercure à une distance variant de 300 km à 1500 km. Elle étudiera également sa forme, son champ magnétique, sa structure interne, son atmosphère et sa magnétosphère et cherchera la présence de glaces aux pôles.

BepiColombo : une mission européenne lancée par une fusée Ariane 5 (ou une fusée Soyouz) en 2009 est actuellement à l'étude au sein de l'ESA. Après un voyage de trois ans et demi, un premier orbiteur se placerait sur une orbite polaire basse pendant un an. Un deuxième orbiteur étudierait la magnétosphère. Un atterrisseur se poserait près d'un pôle pour photographier et analyser la surface.

Projet japonais : une sonde de 370 kg pourrait être lancée en 2005 et survoler Mercure en septembre 2006 après être passée au dessus de Vénus.